Revue Hybrides (RALSH)
e-ISSN 2959-8079 / ISSN-L 2959-8060
Num. spécial 003, Oct. 2025
Wandering as a metaphor for social decline in the novel De la fenêtre de ma prison by Vincent Ouattara
Université Norbert Zongo, Burkina Faso
Email :k.djibril.70532194@gmail.com
Orcid id : https://orcid.org/0009-0000-5839-0169
Résumé : Témoins des dynamiques sociales de leurs époques, les écrivains africains traitent souvent des problématiques qui engagent peu ou prou l’avenir de leurs sociétés. C’est ainsi que les conditions de vie des émigrés africains et en particulier, celles de la femme africaine en contexte africain et en situation d’émigration constituent la trame narrative du roman De la fenêtre de ma prison de Vincent Ouattara. Dans ce roman, Amoui, personnage archétypique de la transgression des normes qui régissent l’éducation de la jeune fille en Afrique traditionnelle, est le réceptacle de la déchéance physique et morale. Les mécanismes de cette déchéance sont analysés sous le prisme de la sociocritique de Claude Duchet et de la théorie postcoloniale d’Achille Mbembe. Ces approches nous ont permis d’ausculter l’errance du personnage principal dans deux espaces, à savoir ceux africain et parisien. Par le biais de la socialité du texte, nous avons montré que l’errance du personnage est liée aux tensions entre ses actes et les prescriptions culturelles de son milieu. Quant à la théorie postcoloniale, elle lève le voile sur la source des illusions du personnage qui, nourri des mirages de Paris, opte pour l’émigration. . La puissance de ces mirages rend tout renoncement impossible. Toutefois, la conviction selon laquelle l’Ailleurs est meilleur par rapport à l’Ici s’effondre au fur et à mesure que le séjour du personnage se prolonge. Les deux approches théoriques nous ont permis de mener une réflexion holistique sur le processus de déchéance du personnage dans les deux espaces : Moulé et Paris.
Mots-clé: Émigrés, Déchéance, Errance, Illusions.
Abstract : Witnesses to the social dynamics of their times, African writers often deal with issues that have little or no bearing on the future of their societies. The living conditions of African immigrants, and by extension those of African women in an African context and in a situation of emigration, form the narrative framework of Vincent Ouattara’s novel De la fenêtre de ma prison. In this novel, Amoui, the archetypal character of the transgression of norms governing the education of young girls in traditional Africa, is the receptacle of physical and moral decay.The mechanisms of this decline are analysed through the prism of Claude Duchet’s sociocriticism and Achille Mbembe’s postcolonial theory. These approaches have enabled us to examine the main character’s wandering in two spaces : Africa and Paris. Through the sociality of the text, we have shown that the character’s wandering is linked to the tensions between his actions and the cultural prescriptions of his environment. As for postcolonial theory, it lifts the veil on the source of the character’s illusions, who, fed by the mirages of Paris, opts to emigrate. The power of these illusions makes any renunciation impossible. However, the conviction that the Elsewhere is better than the Here gradually collapses as the character’s stay is prolonged. The two theoretical approaches have enabled us to carry out a holistic reflection on the character’s process of decline in both spaces : Moulé and Paris.
Keywords: Immigrants, Decay, Wandering, Illusions.
Références bibliographiques
Dekane, E. (2024). Les sanctions coutumières comme gage de la paix et de la sécurité chez les traditionnalistes moundang du Nord-Cameroun. Vestiges : trace of Record, 10 (1), https://www.vestiges-journal.info/2024/pdf/dekane-2024.pdf. (Consulté le 02 août 2025)
Dicko, E., B. (2020). La virginité, honneur familial à l’épreuve de l’évolution des mentalités. Une analyse socio-anthropologique dans le district de Bamako. Revue Malienne De Langues Et De Littératures, (003), pp. 64-79. https://www.revues.ml/index.php/rmll/article/view/1543. (Consulté le 03 août 2025)
Duchet, C. (1973). Une écriture de la socialité. Poétique (16), 446-454.
Ela J., M. (1994). Restituer l’histoire aux sociétés africaines : promouvoir les sciences sociales en Afrique noire. L’Harmattan.
Ken Bugul. (1982). Le baobab fou. NEA.
Ken Bugul. (1999). Riwan ou le chemin du sable. Présence africaine.
Mbembe, A. (1995). Notes provisoires sur la postcolonie. Politique africaine, (60), pp. 76-109.
Mbembe, A. (2020). De la postcolonie.Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine. La découverte, collection « Poche ».
Nguegong, N., N. (2025). L’immigration féminine africaine entre quête de bonheur et désillusion : une lecture critique de Descente aux enfers au pays des droits de l’homme de Régine Mfoumou. Revues archives internationales-CCA Congo, 1 (1). https://edition-efua.acaref.net/wp-content/uploads/sites/6/2025/02/17-Nicole-Nana-Nguegong.pdf (Consulté le 03 août 2025).
Ouattara, V. (2024). De la fenêtre de ma prison. Bufac.