Mawaya TAKAO & Yao TCHENDO -L’esthétique de la laideur dans La danse du vilain de Fiston Mwanza Mujila

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L’esthétique de la laideur dans La danse du vilain de Fiston Mwanza Mujila

The Aesthetics of Ugliness in Fiston Mwanza Mujila’s La danse du vilain


Résumé

Le roman africain contemporain  d’expression française campe sur la scène de l’écriture une société africaine défenestrée, au quotidien indécent, propice à un univers défaitiste qui décrit maintes conséquences de l’hybris des personnages, aspirants à être ce qu’ils ne sont pas, ce qui crée un rapport dichotomique. À partir de ce constat, le roman africain comme l’illustre l’œuvre  La danse du vilain dont l’écriture est une exorcisation verbalisée des souffrances dans une société en perte de repères, est un pertinent témoignage d’un monde halluciné, aux abois. C’est pourquoi le recours à une écriture débridée, fragmentée, terroriste, une langue bestialisée, une langue des bas-fonds, présentant un monde déchu, incapable d’impulser un monde meilleur dont l’espoir dépasse la simple catharsis, est la dévitalisation de l’humain. C’est l’écriture de la sublimation de toutes les angoisses de la condition humaine de l’Africain. L’article dévoile le chaos dans lequel baigne la société africaine contemporaine et met en relief l’interaction constante entre la culture africaine et la modernité pour juguler la  violence et l’état morbide de la société africaine. L’esthétique de la laideur qu’abhorre Fiston Mwanza Mujila dans son roman, relaie par le prisme de la sociocritique, la socialité reproduite ainsi que les mobiles  qui sous-tendent  l’obscénité,  la folie humaine,  permettant de cerner et  de comprendre les raisons de ce déferlement langagier.

Mots-clé

Obscénité, Violence, Dévitalisation ; Chaos, Indigénisation.

Abstract

French speaking contemporary African Novel in the writing field portrays a defenestrated African society, with an appalling daily life, conducive to a defeatist universe which describes many consequences of the hubris of the characters, aspiring to be what they are not. This situation creates a dichotomous relationship. From observation, the African novel as illustrated in La danse du vilain, whose writing is a verbalized exorcization of suffering in a society losing its bearings, is a relevant testimony of a hallucinated world, in dire straits. This is why the use of unbridled, fragmented, terrorist writing, a bestialized language, the depths, presenting a fallen world incapable of promoting a better world whose hope goes beyond simple catharsis, is the devitalization of the human. It is the writing of the sublimation of all the anxieties of the human condition of the African. The article shed light on the chaos in which contemporary African society is immersed and highlights the constant interaction between African culture and modernity to curb the violence and morbid state of African society. The aesthetics of ugliness that F. Mwanza Mujila abhors in his novel relays, through the prism of sociocriticism, the reproduced sociality as well as the reasons underlying human madness, allowing us to identify and understand the reasons of this language surge.

Keywords

Obscenity, Violence, Devitalization; Chaos, Indigenization.


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Auteur.s

Mawaya TAKAO

Université de Kara, Laboratoire Langues, Littératures et Développement (LaLD)

Email: takawaya@gmail.com

iD ORCID: https://orcid.org/0009-0008-1976-4082

Yao TCHENDO

Université de Kara, Laboratoire Langues, Littérature et Développement (LaLD)

Email: yaotchendo@gmail.com

iD ORCID: https://orcid.org/0009-0001-8779-8865

Droit d’auteur