La représentation sociale du musicien de djéguélé en pays senoufo

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Revue Hybrides (RALSH)

e-ISSN 2959-8079 / ISSN-L 2959-8060

Num. spécial 1, mars 2025

La représentation sociale du musicien de djéguélé en pays senoufo

The social representation of the djéguélé musician in senufo country

 

Ouologo Jonathan Ouattara

Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire

Email : ouattara.ouologo86@ufhb.edu.ci 

Orcid: https://orcid.org/0009-0002-1179-5403                                                                                                                   

Résumé : La musique des djéguélé[1] est incontestablement la plus populaire de toutes les formes musicales existant en pays senoufo. On la retrouve à toutes les occasions. Presque chaque village en Côte d’Ivoire possède une formation orchestrale, qui, lorsqu’elle se déplace, fait office d’ambassadeur des siens. Certaines localités ont ainsi acquis de la notoriété grâce à leurs formations orchestrales ou à des individualités qui en sont issues. Tel est le cas de la bourgade de Papara, située à l’extrême nord de la Côte d’Ivoire, qui doit sa notoriété à la cantatrice Zélé Koné plus connue sous le nom de Zélé de Papara. Celle-ci aura contribué à révéler son village sur le plan national et international. Toutefois, cette apologie des djéguélé cache de réelles difficultés, notamment celles des acteurs engagés dans la production de cette musique. Des recherches antérieures révèlent la précarité dans laquelle Zélé de Papara a perdu la vie en 1994. De cette époque à nos jours, soit trente ans après, nos investigations montrent que la condition de l’acteur produisant la musique ou les chants de djéguélé n’a pas changé. Qu’est-ce-qui pourrait expliquer une telle situation ? Nous postulons que la représentation sociale du musicien de djéguélé en pays senoufo est un frein à la carrière de ces acteurs. La démarche méthodologique s’appuyant sur la méthode d’enquête par entretien et questionnaire nous a permis d’identifier la nature de ces représentations. La connaissance de celles-ci nous inspire des perspectives de redynamisation.

Mots-clé : Représentation sociale, Musicien, Zélé de Papara, Djéguélé, Senoufo.

Abstract: Djéguélé music is undoubtedly the most popular of all musical forms existing in Senufo country. We find it on all occasions. Almost every village in Ivory Coast has an orchestral group, which, when it travels, acts as an ambassador for its people. Certain localities have thus acquired notoriety thanks to their orchestral formations or to individuals who come from them. This is the case of the town of Papara, located in the far north of Ivory Coast, which owes its notoriety to the singer Zélé Koné better known under the name Zélé de Papara. This will have contributed to revealing his village on a national and international level. However, this apology for the djéguélé hides real difficulties, notably those of the actors involved in the production of this music. Previous research reveals the precariousness in which Zélé de Papara lost his life in 1994. From that time to the present day, thirty years later, our investigations show that the condition of the actor producing the music or songs of djéguélé does not has not changed. What could explain such a situation? We postulate that the social representation of the djéguélé musician in Senufo country is an obstacle to the careers of these actors. The methodological approach based on the survey method by interview and questionnaire allowed us to identify the nature of these representations. Knowledge of these inspires us with prospects for revitalization.

Keywords: Social representation, Musician, Zélé of Papara, Djéguélé, Senufo.

[1] Djéguélé est le nom du xylophone senoufo. En Côte d’Ivoire, il existe plusieurs types de xylophones.

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